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CULTURE 

NOMADISME //

Le mode de vie nomade était étroitement lié au rythme des saisons et à la nécessité permanente de s’adapter à l’environnement. L’alimentation, essentiellement basée sur la chasse, imposait des déplacements continus, quoi que beaucoup plus important lors de la période estivale. L’immense territoire, Nuna, était ainsi parcouru par les divers groupes durant les saisons et les endroits traversés étaient nommés et mémorisés par leurs caractéristiques intrinsèques. Ces points de repère dans le territoire étaient ainsi essentiels pour éviter de s’y perdre et la toponymie était un élément clé de la culture, donnant une importance à ce qui est nommé.


Le parcours du territoire et les moyens de subsistance des inuit permettait la préservation de l’équilibre fragile du territoire dans lequel ils vivaient et ce tout en prélevant tout ce dont ils avaient besoin. Aujourd’hui, la chasse est toujours pratiquée par environ 80% de la population, mais celle-ci n’est plus un emploi complet mais plutôt en complémentarité à un emploi salarié.

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Source : 1956—Inuit et son équipage. (1955). Département de la santé et des services sociaux des États-Unis. Domaine Public

ORGANISATION SOCIALE //

Les groupes de chasse était formés par le rassemblement de diverses familles et la taille de ces groupes était liée à la richesse de la région. En cas de pénurie, les groupes pouvaient se séparer en plus petites communautés ou alors s’allier pour augmenter les chances de survie. L’éducation des enfants se faisaient principalement par l’imitation et les communautés agissaient toujours avec coopération et respect et chacun était dans l’obligation d’aider son prochain.

DE NOMADE À SÉDENTAIRE //

La sédentarisation des peuples inuit s’est réalisée de façon considérablement rapide. Cette transition forcée à un mode de vie complètement étranger a nécessairement eu d’énormes répercussions sur la population. Ce changement drastique empêcha l’adaptation progressive aux nouvelles méthodes de penser et de vivre et au nouveau mode de vie occidental. Les nouveaux concepts introduits par les institutions coloniales ont apporté une chute dans la compréhension des valeurs culturelles, des buts, des principes et des aptitudes de communication des inuit. Les changements sociaux, l’absence de dirigeants inuit et surtout, les nouvelles institutions étrangères empêchèrent les inuit à bien forger leur identité, maturité et sagesse traditionnelle leur permettant d’être bien balancés.

Ainsi, la colonisation du Nord ne fut pas sans effets. Les rencontres entre les deux peuples servirent à établir les fondations d’une relation asymétrique sur lesquelles se basent les rapports entre Blancs et Inuit. La sédentarisation forcée a modifié les habitudes et créé une relation de dépendance envers les biens manufacturés, vendus à des prix d’ailleurs hors de prix aux multiples comptoirs de traite de l’Arctique. L’arrivée des blancs imposa aussi une nouvelle foi largement adoptée par les Inuit, qui modifia considérablement leur univers cosmologique. Finalement, l’urbanisation nordique correspond aux aspirations coloniales et fait fi des besoins autochtones. L’implantation de bâtiments sédentaires ne correspondant pas aux aspirations individuelles et collectives ont apportés plusieurs problèmes sociaux et de santé. Les bâtiments et les services gouvernementaux canadiens structurent maintenant le territoire arctique, transformant le Nord en une périphérie du Sud.


« Les Inuit [sont] installés dans des villages créés par les planificateurs, projetés dans une économie monétisée, soumis à la discipline du travail salarial, poussés à la consommation de masse, et chacun de ces processus [contribue] au déserrement (sic) des liens antérieurs de la famille et de la bande »

(Duhaime 1992 : 174).

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Source : Walk, A. (1997). Camp Ikirasaq.

TERRITORIALITÉ INUIT //

Le territoire, habité et aimé depuis des centaines d’années pas les Inuit, représente bien plus qu’un simple endroit de résidence ; c’est un milieu de vie qu’ils intègrent depuis l’enfance. Ce territoire fait partie d’eaux autant qu’ils font partie de lui. Il est immanent et tout son sens est acquis par l’expérience qu’en font tous ses usagers (animaux, Inuit, esprits). Le territoire est essentiel à la vie et constitue un facteur identitaire important. L’appropriation de ce territoire relativement hostile se fait par les sentiers créés et les lieux et ces savoirs géographiques se transmettent de génération en génération.
 

Malgré l’établissement dans des communautés sédentaires, le territoire demeure toujours largement fréquenté. La vie villageoise est soumise à une temporalité occidentale, mais la territorialité inuit s’exprime toujours au-delà des limites des municipalités. Toutefois, étant donné l’importance du travail salarié et la relation de dépendance apparue avec la sédentarisation, les sorties sur le territoire se font de plus en plus rares. L’occupation des terres varient selon les familles, leur situation socio-économique, leur savoir quant au territoire et au déplacement des troupeaux et à l’accessibilité saisonnière des terres elles-mêmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Le territoire est aujourd’hui parcouru en VTT, motoneige et bateau à moteur. En hiver, il est facile de parcourir rapidement de grandes distances dans toutes les directions, alors qu’en été, le terrain rocailleux parsemé d’étendues d’eau limite les déplacements. Les déplacements dépendent donc de plus en plus de sentiers balisés pour l’ensemble de la communauté. Cependant, pour les Inuit, la régulation des routes a originellement eu pour effet de limiter leur contrôle et liberté quant à l’occupation de leurs terres. Il n’était aucunement logique de se voir imposer des règlements par des étrangers quant à leur circulation sur le territoire. Ainsi, certains choisissent toujours d’éviter la route, quoi que la majorité en profite pour les avantages indéniables de rapidité et de confort.

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Source : Walk, A. (1999). La chasse a été facilitée par le fusil puis la motoneige.

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